Tactile
Inspiré d’une mémoire sensorielle lié aux caresses dans mon enfance, je développe ce travail comme une enquête sur les manières de travailler en photographie les effets corporels liés au toucher. Matière première qui ressort à la surface (du corps et de l’image), la peau est l’enveloppe sensible, responsable du réseau de sensations, provocatrice d’images et d’imaginaires. Quand la peau se touche, quand le corps cherche l’auto-affection, il se présente à soi-même, s’ouvre à son intérieur et le sculpte.
Tactile est une expérimentation du corps face à l’appareil face au corps, pour laquelle il s’agit d’éprouver la relation mystérieuse qui lie le toucher au ressentir, et puis, à l’expression. Il m’apparu indispensable de réfléchir à la danse ; forme d’art où la recherche de sensations constitue la formation du geste et de sa manifestation. Le danseur qui figure sur les photos est un ami et a suivi une liste d’actions, sorte de partition destinée à l’orienter sur l’intention, le rythme et l’intensité recherchée.
Derrière l’appareil, j’analyse les gestuelles du danseur. J’essaie une fusion entre la mémoire des sensations, dans les corps (le mien et le sien), et le regard des sensations, dans l’image. Les sens dansent. Je m’approche des chimères. Là où le corps est moins matière que perception.
Vue de l'exposition "Matières à penser" au Centre Tignous d'Art Contemporain, 2019
Tactile, onze photographies couleurs, impression jet d'encre sur Hahnemühle Bright white 310 g, dimensions variables.
Dimensions du montage 2,50 x 2,30 cm.